L’histoire d’un verger


Initialement enseignant en Energie Environnement, je me suis reconverti arboriculteur à titre secondaire "sur le tard", quelques mois avant la limite de mes quarante ans ! - Pour celles et ceux qui ne le savent pas, c’est la frontière administrative pour une installation " Jeune Agriculteur".

En famille, nous avons toujours eu des contacts étroits avec le monde agricole sous diverses formes (vacances participatives en W.O.O.F, stages de création d’habitations écologiques, installation d’une éolienne artisanale, création d’une A.M.A.P sur notre commune).
Plus le temps passait et plus j’avais la ferme volonté de participer au développement d’une agriculture de proximité.
Ressentant aussi clairement une forte demande pour les fruits -il y a peu d’arboriculteurs dans la région Ile de France malgré son histoire autour de la pomme-, j’étais résolu de reprendre ou d’installer un verger à une distance raisonnable de ma commune de résidence.

Il m’a fallu cinq ans entre mon premier "point info installation" à la chambre et ma rencontre décisive avec M. Jean-Christophe Laprée, alors maire adjoint de Fontainebleau.
Encore plus aujourd’hui, l’installation d’un agriculteur hors cadre familial reste un parcours du combattant. J’ai rencontré beaucoup de candidats à l’installation, avec des projets sérieux de vente en circuits courts, mais l’accès au foncier reste très difficile dans notre région malgré un énorme potentiel de débouchés.

Je me suis finalement installé au printemps 2012 sur une partie du champ captant (4 ha) de la commune de Samois sur Seine.
En friche pendant plus de vingt ans, cet espace agricole règlementé avait perdu sa vocation à cause d’une pollution répétée de la nappe phréatique par les nitrates…
J’ai la chance et le plaisir, maintenant, de construire le verger d’Ulysse et de le conduire en mode de production biologique.

La présence de l’espace protégé du champ captant me permet d’avoir la ressource en plantes spontanées qui me permettent de réaliser des infusions et décoctions de phytothérapie végétale.
Il n’y a pas longtemps, le vieil ouvrier agricole qui habite encore sur une partie de la ferme près du verger me disait que ce coin était, il y a plus de cinquante ans, un verger de poiriers !

L’histoire se répète peut être et la mise en valeur de ce terroir se fait maintenant avec des variétés modernes de pommes (Dalinette, Opal, Topaz, Mairac, …), de poires et de kiwis mais aussi avec la volonté de refaire découvrir les fruits oubliés de notre région (pommes Gros Locard, Belle Joséphine, Châtaignier) et d’ailleurs (pommes Pattes de loup,…).